INFOS DU JOUR

INTERVIEW DE KHALID SAIDI, DIRECTEUR DU CENTRE CINÉMATOGRAPHIQUE MAROCAIN PAR INTÉRIM

Interview de Khalid Saidi, Directeur du Centre Cinématographique Marocain par intérim

« Avec nos homologues de la Côte d’Ivoire, nous avons beaucoup de projets en commun qui vont être incessamment annoncés»

Présidant la cérémonie de clôture de la Semaine du Film ivoirien (18 au 24 septembre) à la Cinémathèque de Tanger, vendredi 24 septembre 2022, M. Khalid Saidi, Directeur du Centre Cinématographique Marocain par intérim, nous a accordé cette interview. L’occasion de revenir sur le bilan de cette semaine et de la 22ème édition du Festival National du Film de Tanger.

Comptez-vous porter à un palier supérieur votre coopération avec l’Office Ivoirien du Cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI) ?

C’est exactement notre ambition. D’ailleurs, l’organisation de cette Semaine du film ivoirien dans le cadre des activités du Festival national du film a été sciemment faite dans cet objectif. Entre le Maroc et la Côte d’ivoire, il y a des liens à la fois politiques et diplomatiques mais aussi et surtout culturels. Nous souhaitons que, dans le domaine cinématographique, ces relations, qui sont déjà très bonnes, deviennent excellentes, particulièrement en termes de co-production cinématographique et d’échange entre les professionnels marocains et ivoiriens. Au cours de cette semaine, il y a eu une rencontre d’une grande importance entre des réalisateurs marocains et leurs homologues ivoiriens. Cette réunion a donné naissance à un cadre de partenariat privé-privé entre les professionnels des deux pays visant à proposer au Centre Cinématographique Marocain (CCM) et à l’Office National du Cinéma de Côte d’Ivoire une feuille de route sur le long terme.

Que comptez-vous faire, dans le cadre de ce partenariat, pour encourager la coproduction et la promotion du film et des acteurs marocains en Côte d’Ivoire ?

Sur ce point, j’ai eu un entretien avec Madame Diomande Lison Fall Johnson, Directrice générale de l’Office National du Cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI), pour explorer les pistes de distribution des films marocains en Côte d’Ivoire et vice versa. Evidemment, nous allons essayer de mobiliser les parcs des salles de cinéma aussi bien au Maroc qu’en Côte d’Ivoire. Ce que je peux dire à ce propos, c’est que depuis cinquante ans, le Centre Cinématographique Marocain met ses installations techniques à disposition des pays africains, notamment la Côte d’Ivoire, pour la production de leurs films. Nous allons renforcer cet appui et cette expertise techniques du Centre Cinématographique Marocain. En outre, l’année prochaine, nous allons partir en Côte d’Ivoire pour présenter au public ivoirien les dernières productions marocaines. Nous sommes très contents que cet échange soit maintenu. Mais nos ambitions sont beaucoup plus grandes. Avec nos homologues de la Côte d’Ivoire, nous avons beaucoup de projets en commun qui vont être incessamment annoncés.

Quel bilan faites-vous de cette 22ème édition à la veille de l’annonce des récipiendaires des Prix des trois compétitions ?

Il est un peu trop tôt pour faire un bilan objectif et détaillé. Toutefois, les premiers indicateurs dont nous disposons sont très positifs, pour ne pas dire très satisfaisants. Quelques chiffres en témoignent. Nous avons projeté 112 films dont ceux ivoiriens. La projection a eu lieu dans quatre salles de cinéma pour une durée totale d’à peu près 85 heures, ce qui constitue un record. Aussi, nous avons recensé 2200 participants accrédités dont plus de 220 journalistes et critiques de cinéma. A ce jour, les chiffres qui m’ont été communiqués montrent que 8500 spectateurs ont assisté à toutes les projections programmées. Nous souhaitons atteindre le chiffre de 10.000 spectateurs le jour de la clôture.

Selon vous, quelle voie emprunte, aujourd'hui, le cinéma marocain en vue de son internationalisation ?

Le cinéma marocain a une histoire internationale et personne ne peut nier cela. Maintenant, il faut qu’on travaille ensemble, institutions, Centre Cinématographique Marocain, professionnels et partenaires, pour une meilleure visibilité de notre cinéma à l’échelle internationale. Nous visons une grande participation dans les festivals qu’on appelle de catégorie « A » comme le festival de Cannes et le festival de Venise. Je pense que, depuis quelques mois déjà, nous avons pu instaurer un climat de confiance et de dialogue entre les professionnels. À mon avis, c’est un élément important qui va nous permettre d’aller de l’avant et d’assurer au cinéma marocain un rayonnement radieux à l’international.




INTERVIEW DE MALEK AKHMISS, COMÉDIEN ACTEUR

Interview de Malek Akhmiss, comédien acteur

« L’évolution du cinéma marocain suit une trajectoire ascendante»

Pour ce comédien acteur bienaimé, la qualité était au rendez-vous de cette 22ème édition du festival national du film de Tanger. Il croit dur comme fer qu’en produisant davantage, on arrivera à réaliser des films bien finis susceptibles de voyager à travers les grands festivals ici et ailleurs.

Qu’est-ce qui a fait, selon vous, la particularité de cette 22ème édition du Festival national du film de Tanger ?

Le festival revient après deux années de rupture. L’édition de cette année est exceptionnelle au regard du nombre important de films et documentaires, et courts et longs métrages. Il y a une soixantaine de longs métrages et presque autant de courts métrages et de documentaires. Le public tangérois a de la chance parce que cela va lui donner la possibilité de regarder une multitude de projections. Bien entendu, la qualité est au rendez-vous. Certes, il y a de bons films comme il y en a d’autres moins bons. L’essentiel, c’est l’effort qu’on fournit pour réaliser un film. Car ce n’est pas donné à tout le monde de le faire. Je peux dire aussi que c’est dans la quantité qu’on trouve de la qualité. Je suis pour l’idée de produire davantage pour avoir un produit bien fini un produit qui peut voyager à travers les grands festivals. Cette année, c’était une belle rencontre aussi de comédiens et de réalisateurs, parce que nous nous ne sommes pas vus depuis deux ans à cause du Covid.

Que pensez-vous de l’évolution du cinéma marocain au regard des films qui ont été projetés lors de cette édition ?

Une chose est sûre : Le cinéma marocain évolue. En 1980, on réalisait un ou deux films par an. Aujourd’hui, on en fait 25 à 30. Qui dit film dit film long métrage tout simplement. C’est sans compter avec les courts métrages et les documentaires. L’évolution du cinéma marocain suit une trajectoire ascendante. C’est le fruit d’une volonté politique et tant mieux. C’est avec la culture qu’on évolue. Un peuple sans culture, c’est un peuple qui n’existe pas.

Dans quels films en lice pour les Prix de cette 22ème édition participez-vous ?

De prime abord, je tiens à préciser que je suis comédien acteur parce que je suis issu du monde du théâtre. Ensuite, j’ai trois films de long métrage et un court métrage. J’ai joué un rôle dans le long métrage de Tazi qui parle du parcours de Fatema Mernissi, mais aussi dans un autre long métrage, en l’occurrence « Le diadème du mousseme » de Mohamed Hassini, projeté vendredi 23 septembre à 22 heures au cinéma Roxy.

Vous avez parlé de votre participation avec trois rôles dans deux longs métrages et un court métrage. Quel rôle vous a-t-il marqué le plus ?

Chaque rôle a ses spécificités, son caractère, et je ne peux pas comparer entre les trois. Je dis et je le redis, quand je choisis un rôle, je le choisis par conviction et j’essaie de m’éclater et de donner le meilleur de moi-même, de prendre aussi du plaisir. Je cherche non seulement à jouer le personnage mais à le vivre pleinement.

Vous êtes formateur aux métiers du cinéma. Etes-vous convaincu qu’un acteur ou un comédien devrait absolument avoir une formation académique en plus du talent bien entendu ?

Je ne dirai pas que je donne des cours. Je dirai plutôt que je partage parce que je ne détiens pas la science infuse. Si je partage mon expérience, c’est parce que j’estime que les échanges avec des étudiants en formation sont très enrichissants et l’apprentissage est réciproque. Le talent, à lui seul, ne suffit pas. Il faut le développer. Une formation académique est indispensable pour aller de l’avant et surtout, pour durer dans le temps. Je crois fortement en l’importance de la pérennité. Nous sommes en permanent apprentissage. J’apprends tous les jours, et ce n’est pas parce que je suis déjà comédien confirmé que je ne dois pas travailler sur moi-même pour m’améliorer.




INTERVIEW DE ABDELILAH EL JAOUHARY, CRITIQUE, RÉALISATEUR ET PRÉSIDENT DE L’UNION DES RÉALISATEURS-AUTEURS MAROCAINS

Interview de Abdelilah El Jaouhary, critique, réalisateur et président de l’Union des réalisateurs-auteurs marocains

« Toutes les tables-rondes de cette 22ème édition ont été à la hauteur de mes attentes »
C’est un éminent professionnel du domaine cinématographique qui porte un regard avisé sur l’organisation, les projections et les événements ayant ponctué le déroulement de cette 22ème édition du Festival national du film de Tanger.
Cette 22ème édition du Festival national du film de Tanger a introduit une nouvelle activité, à savoir les tables-rondes. Comment évaluez-vous cette initiative ?
Le festival national du film a toujours veillé sur l’organisation d’espace de rencontres et d’échanges entre les professionnels du domaine du cinéma. Cette édition est inédite car elle a placé ces débats et discussions au cœur du programme du Festival en augmentant leur nombre. Le Festival a, en outre, organisé une table-ronde sur le fonds d’aide, la musique de film, le cinéma et la région, et la culture cinématographique marocaine. Autant de débats importants qui ont ajouté une plus-value considérable au Festival.
Le choix des thématiques de ces tables-rondes était-il réussi ?
Le choix des sujets a été judicieux. En particulier la table-ronde sur la musique de film, organisée par l’Union des réalisateurs-auteurs marocains qui a permis, pour la première fois, aux professionnels du monde du cinéma de débattre et d’échanger sur la musique de film. Plusieurs réalisateurs se trompent et considèrent la musique comme un élément secondaire dans leurs productions. Alors qu’en réalité, elle est un ingrédient essentiel de chaque film, et on doit y penser au préalable durant l’écriture du scénario et la réalisation et non pas lors du mixage. Cela garantit que l’action et la musique soient en harmonie. Autre thématique essentielle, la culture cinématographique au Maroc abordée par l’Association Marocaine des Critiques de Cinéma. C’est un rendez-vous incontournable qui a tenté de trouver les moyens pour placer le cinéma au cœur de la culture marocaine. J’en conviens également que les autres tables-rondes ont également été à la hauteur de mes attentes.
Comment ces tables-rondes peuvent-ils contribuer à évoluer le cinéma marocain ?
Les tables-rondes représentent, tout d’abord, des moments de réflexion et une tentative d’évaluer les aspects positifs et négatifs du cinéma marocain. Je pense qu’on a pu, même lors des éditions précédentes, répondre à plusieurs problématiques. Certaines de nos réponses actuelles peuvent être inadaptées mais c’est pour cette raison qu’il est impératif d’échanger en continu. Le dialogue, ensuite le dialogue et enfin le dialogue. C’est la chose la plus importante pour faire rayonner tout domaine, et surtout celui artistique.
Quelle évaluation faites-vous de la qualité des films en compétition dans cette 22ème édition ?
Sur le plan quantitatif, il existe un nombre important de films en compétition, 105 au total. C’est l’addition de deux ans d’arrêt causé par la pandémie. Quant à la qualité des films, leur niveau est disparate. Certaines réalisations sont de très bonne qualité, d’autres ne répondent pas aux attentes du public et des critiques de cinéma. Mais de manière générale, je suis très fier du niveau qu’a atteint le cinéma marocain.
Que pensez-vous de l’organisation de cette 22ème du Festival ?
Par ma qualité de président de l’Association de l’Union des Réalisateurs- Auteurs Marocains, j’ai été présent durant tout le processus de l’organisation de la 22ème édition du Festival national du film de Tanger. J’ai toujours été présent que ce soit au travers mes écrits de critique ou bien en tant que réalisateur. D’ailleurs, j’ai présenté mon documentaire « Morocco’s Bollywood Dream » dans le cadre de la compétition long-métrage documentaire du Festival. J’assiste à toutes les conférences et tables-rondes, et le plus important, j’ai eu l’occasion de rencontrer des jeunes ambitieux et passionnés qui ont contribué à rayonner le cinéma marocain dans tous les évènements cinématographiques internationaux.
Si on vous demande de décrire le Festival national du film de Tanger en trois mots, que diriez-vous ?
Une rencontre, un spectacle et un débat.




22ÈME ÉDITION DU FESTIVAL NATIONAL DU FILM LES JOURNALISTES EN PARLENT

22ème édition du Festival national du film Les journalistes en parlent

Ils sont 170 journalistes représentant des dizaines de médias aussi bien nationaux qu’étrangers, tous supports médiatiques confondus, à couvrir la 22ème édition du Festival National du film de Tanger organisé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI. Leur présence témoigne de l'importance de cette grand-messe du cinéma marocain à leurs yeux mais aussi aux yeux du grand public.

Leur mission consiste à rapporter, autant que possible, et avec objectivité, les impressions des différents intervenants du champ cinématographique mais aussi les leurs sur les films en compétition et les débats qui s’en suivent ou qui s’en apportent. En un mot, elle est capitale voire concluante pour que le succès de cette édition inédite soit au complet.  

Leurs regards se croisent parfois et diffèrent tantôt. Un postulat les unit : informer et apporter leur pierre à l’édifice d’un cinéma marocain à même de se frayer une place sur l’échiquier artistique et cinématographique international.

Positives sont les opinions des journalistes présents sur l’organisation de cette 22ème édition. Quant aux films se disputant le perchoir pour les trois compétitons long métrage, court métrage et documentaire, leurs appréciations se rejoignent souvent : des films d’une grande qualité côtoient au même endroit d’autres de qualité moyenne ou médiocre. Quand on y pense, n’est-ce pas le but de telles compétitions du festival ? Tout compte fait, que le meilleur gagne !

Notre Magazine a réussi à approcher quelques-uns en pleine action nonobstant leur agenda chargé. Une occasion de voir le festival et les films en course à travers le regard avisé et particulier des médias.




FILM DOCUMENTAIRE DE ASMAE EL MOUDIR « CARTE POSTALE » OU LA QUÊTE DE SOI

Film documentaire de Asmae El Moudir « Carte postale » ou la quête de soi

La compétition du court-métrage de la 22ème du Festival du Film de Tanger devient serrée. La projection du film « Carte Postale » de sa réalisatrice Asmae El Moudir rend la mission du jury encore plus difficile.

Les amoureux du 7ème art étaient au rendez-vous jeudi 22 septembre 2022 à la salle Megarama Goya à Tanger avec « Carte Postale », un film qui symbolise une lettre d’amour entre une fille et sa maman. Un autre prétendant au titre du meilleur documentaire ! Primé dans plusieurs festivals internationaux de renom, « Carte postale » raconte l'histoire de l'odyssée spirituelle de l'auteure et réalisatrice Asmae El Moudir dont le catalyseur a été une simple photo sur le dos d'une carte postale qu’elle a retrouvée enfouie dans les affaires de sa mère. De quoi s’agit-il ? La photo montre la Zaouia d’Ahansal où la mère de Asmae a grandi et appris à forger sa personnalité. Une fois devenue réalisatrice et munie d'une grande envie de découvrir le passé et les origines de celle qui l’a mise au monde -également ses origines-, Asmae décide de se rendre à la Zaouia d’Ahansal, un village reculé dans le Haut-Atlas, pour réaliser cette œuvre cinématographique qui recèle une histoire intime.

En substance, le documentaire fait la lumière sur certains aspects à caractère social, comme la migration, la situation de la femme et le manque de services médicaux dans le milieu rural et l'éducation, en utilisant une approche fort émotionnelle. Le spectateur est amené, à travers des cadrages ingénieux et une utilisation de musique frugale mais émouvante, à s'identifier aux différents personnages, et principalement à Oum-elaïd, une jeune fille du village.

Le film est structuré en deux grandes parties, séparées par une cérémonie de mariage d’une jeune villageoise.
Dans la première, la réalisatrice Asmae El Moudir dresse un portrait de sa mère par le truchement les personnalités de différents habitants de la Zaouia.
Quant à la deuxième partie, elle montre un arrangement triptyque et une comparaison entre trois femmes : Oum-elaïd, la mère de Asmae El Moudir et Asmae elle-même.
Si Oum-elaïd et la maman de Asmae ont dû quitter le village à une période de leurs existences respectives, Asmae ressentira le même chagrin car elle devait, elle aussi, repartir vers la fin du tournage de son documentaire après avoir décelé le secret de la carte postale.

A l’issue de la projection du film, la réalisatrice a exprimé que la dimension profondément personnelle du projet l’a poussée à figurer dans certaines scènes et à utiliser une voix off qui, mêlée à des images sur l’écran, dégage une douceur et une sincérité spéciales.

Somme toute, « Carte postale » dépeint l’expérience humaine à travers un médium impénétrable et magique à la fois qu’est le cinéma. Le médium le plus adapté pour permettre aux spectateurs d’être simultanément touchés par cette épopée de trois femmes.  




« ESSADABE », UN FILM DOCUMENTAIRE DE OMAR MAYARA

« Essadabe », un film documentaire de Omar Mayara

L’apprivoisement d’un chameau, sur les traces de Mohamed

Tanger vibre toujours au rythme de la 22ème édition du Festival national du film. Au septième jour, la mythique salle de cinéma Goya a accueilli « Essadabe ». Un long-métrage en lice pour la compétition long-métrage documentaire.

Jeudi 23 septembre 2022, 11 heures. La projection du film « Essadabe » a commencé. Un documentaire qui met en lumière le lien fort qui lie Mohamed Lamine, le protagoniste, de nationalité mauritanienne, à son chameau. Il passe le gros de son temps avec lui et prend bien soin de lui. Mais le plus captivant dans cette histoire d’amour, c’est l’apprivoisement de cet animal tout le long de ce long-métrage, une véritable découverte pour le public.

Au tout début, Mohammed entreprend un voyage vers le sud du Maroc.

« Nous nous sommes bien amusés durant le tournage. Nous n’avons même pas senti le temps passer », a confié Omar Mayara, le réalisateur du film. Les scènes se déroulent au sud et au sud-est du Maroc, dans un cadre panoramique où s’entremêlent le bleu du ciel et le jaune doré du sable. Entre Zagoura et Tantan, le réalisateur raconte, pendant 52 minutes que dure le film, le quotidien de Mohamed Lamine ou celui qui est connu pour être le héros de la course des chameaux. Le film nous plonge dans un voyage dans l’espace et le temps, au cœur du désert marocain, avec ce dompteur de chameaux mauritanien. Un passionné qui a une grande connaissance des techniques d’apprivoisement de cet animal connu pour son endurance et sa patience inégalées. Au fil des minutes, on apprend, ne serait-ce que théoriquement, comment un spécialiste reconnu comme Mohamed Lamine s’attèle-t-il à cette tâche laborieuse héritée de ses ancêtres jusqu’à ce que le chameau soit totalement dompté.

Les séquences du film défilent. Impossible de détourner le regard de ce documentaire palpitant.

« Apprivoiser le chameau est loin d’être une chose aisée », révèle le réalisateur. Il en sait quelque chose même s’il n’est pas l’expert. Raison pour laquelle il a tenu à mettre au monde ce documentaire.




« ANNATTO », UN LONG MÉTRAGE FICTION DE FATIMA BOUBAKDY

« Annatto », un long métrage fiction de Fatima Boubakdy

Amour, racisme et intolérance

C’est une première fois réussie pour Fatima Ali Boubakdy au cinéma. Sorti dans les salles le 16 février 2022, « Annatto » est un succès qui fait date. Cette production cinématographique marocaine a fait le voyage de Marrakech à Saint-Louis au Sénégal. Des acteurs marocains, français, sénégalais et burkinabés y ont participé.

Dans son film en lice pour la compétition Long métrage de fiction, Fatima Boubakdy a décidé de mettre en images l’histoire d’une jeune fille nommée « Annatto », d’origine franco-sénégalaise. La réalisatrice s’est résolue à explorer un sujet plus délicat. Nous sommes dans la première moitié du XXe siècle. Le protagoniste, Adnane, interprété par l’acteur Abdellah Bensaid, passe un séjour au Sénégal et plus précisément à Saint-Louis où Annatto résidait dans une maison de prostituées. Un lieu que nombre de marchands arabes et musulmans fréquentaient pour ‘’un mariage de plaisir’’ qui est une pure hypocrisie sociale qui feigne de faire accroire que l’on s’interdit la fornication. Dès leur première ‘’rencontre’’, Adnane est vite épris de « Annatto ». Alors il fait alors fi des us et coutumes et décide de se marier à « Annatto » et  de contourner les traditions dans lesquelles il a été éduqué et d’amener « Annatto » au Maroc pour vivre auprès de lui.

Une fois arrivée, celle-ci fut rejeté par la famille de son bienaimé. Sa vie s’est transformée alors en souffrances interminables. Elle tombe enceinte et accouche d’un jumeau juste avant qu’elle ne rende l’âme. Quant à Adnane, il part à la deuxième guerre mondiale et ne reviendra jamais. C’est sa femme qui s’est occupée du jumeau de « Annatto ».

Les personnages de ce film ont été interprétés, entre autres, par Nissia Benghazi, Souad Khouyi et Salahdine Benmoussa. Les scènes été tournées entre le Maroc et le Sénégal, de Azemmour à Saint-Louis.

« Le cinéma marocain va bien ! », entendait-on à répétition ci et là à la salle de cinéma à la fin de la projection.  




RENCONTRE AVEC KHALIL DEMMOUN, CRITIQUE DE CINÉMA ET PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION AFRICAINE DE LA CRITIQUE CINÉMATOGRAPHIQUE

Rencontre avec Khalil Demmoun, critique de cinéma et président de la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique

Le cinéma marocain a réalisé un progrès certain même s’il y a encore un long chemin à parcourir

 Il est connu et reconnu. Lui, c’est Khalil Demmoun, une référence dans le monde de la critique du cinéma. Secrétaire général de l’Association Marocaine des Critiques de Cinéma, son aura dépasse même les frontières nationales. Il a été porté, depuis 2015, à la tête de la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique. Il est également membre du jury et des comités d’organisation dans de nombreux festivals de renom.

Sans oublier qu’il a aussi une longue carrière d’animateur radio, notamment à Radio Tanger, où il a présenté pendant plus de 18 ans des émissions culturelles qui s’intéressent particulièrement à l’art cinématographique.

« Pour cette 22ème édition du Festival national du film, nous sommes bien évidemment, toujours présents. Nos membres de l’association dirigent et animent les débats programmés après les films en compétition, qu’ils soient des courts-métrages, des documentaires ou des longs-métrages », explique-t-il.

Pour ce vétéran, « le Festival National du Film se déroule dans de bonnes conditions en dépit d’un programme très chargé ». « Nous commençons à 10 heures et nous terminons notre journée à minuit », confie-t-il.

Programme chargée, journée chargée. Mais la qualité n’a pas cédé à la quantité. Khalil Demmoun souligne que la qualité des projections oscille entre très bonne et moyennement bonne. « Il y a des films pour le grand public qui répondent surtout aux attentes des jeunes, mais il y a aussi des films d’auteur, notamment ‘’Fatema, la sultane inoubliable’’ de Mohamed Abderrahman Tazi », détaille-t-il. Le festival étant en cours, Demmoun estime qu’il n’est pas en mesure de porter un jugement sur la qualité des films non encore projetés. Une chose est sûre : il y a une évolution certaine, de l’avis même de ce critique de cinéma. Sur le volet quantitatif, Demmoun rappelle que le Maroc produisait il y a plus de vingt ans huit à dix films par an. Aujourd’hui,  on compte à peu près trente films de fiction. « Satisfaisant », dit-il.

En critique respecté, Demmoun relativise. « J’estime qu’il y a encore beaucoup d’efforts à fournir dans les intrigues, les thèmes et la manière de traitement des sujets. Il y a bien entendu un progrès certain même s’il y a encore un long chemin à parcourir.




« LE CINÉMA ET LA RÉGION », TROISIÈME TABLE RONDE DU FESTIVAL

« Le cinéma et la région », troisième table ronde du Festival

Le cinéma régional, un chantier en friche !

Comment inciter les élus locaux à promouvoir la production cinématographique dans les régions notamment marginalisées ?  Les intervenants à une rencontre sur le « cinéma et régions » ont soulevé la question.

Face à une salle pleine, Driss Chouika, réalisateur et secrétaire général de la chambre nationale des producteurs de films, Abderrahman Tazi grand réalisateur, et Jamal Souissi réalisateur de renom ont été unanimes à souligner, mercredi 21 septembre 2022 à l’hôtel Barcelo à Tanger, en marge de la 22ème édition du Festival national du film, l’importance de l’implication des élus locaux dans  le rayonnement et le développement du 7ème art dans des régions et des petites villes reculées où des salles de cinémas n’existent pas.

Lors de la table ronde intitulée « Le cinéma et la région », Abderrahman Tazi a regretté, d’emblée, l’absence des représentants des régions à ce débat, précisant qu’ils ont eu un empêchement in-extremis. « Comment amené les régions à considérer l’industrie cinématographique comme un important facteur du rayonnement socio-économique de la région, et les convaincre de l’intégrer dans leurs programmes ? », s’est-il interrogé.

Et d’enchaîner en rappelant que même si certaines régions octroient une aide, aussi minime soit-elle, aux producteurs et réalisateurs, il est impératif de généraliser ce financement à toutes les régions. « Cette aide n’est pas un fond perdu », a-t-il martelé. Pour lui, c’est une publicité qui met en exergue et en valeur la culture spécifique à chaque région. Abderrahman Tazi a précisé qu’il est primordial de motiver les élus des régions afin de valoriser les particularités sociales, économiques, et culturelles de chaque ville.

Une idée partagée par le réalisateur Jamal Souissi qui explique que les acteurs du 7ème art doivent travailler main dans la main avec les Walis ou le ministère d’intérieur afin de faire rayonner le cinéma aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’échelon local. Et que sans une coopération collective, la problématique du développement équitable du cinéma dans les 12 régions du Royaume ne dépassera pas le stade du souhait.




EN MARGE DE LA 4ÈME ÉDITION DE LA SEMAINE DU FILM IVOIRIEN

En marge de la 4ème édition de la Semaine du Film ivoirien

Les producteurs cinématographiques ivoiriens et marocains ont jeté, mardi 20 septembre 2022 à Tanger, les bases d’une coopération fructueuse à l’occasion de la 4ème édition de la semaine du film ivoirien (18-24 septembre) qui se tient parallèlement à la 22ème édition du Festival national du film de Tanger, organisé sous le Haut patronage de S.M le Roi Mohammed VI.

Toute une semaine pour le grand plaisir des cinéphiles marocains à la découverte du film ivoirien à la Cinémathèque de Tanger. Mais pas seulement. Les professionnels du septième art aussi bien ivoiriens que marocains ont bénéficié mardi 20 septembre 2022, à l’hôtel Barcelo d’un temps de rencontre et d’échange fructueux. Une délégation ivoirienne composée de réalisateurs, de producteurs et de scénaristes, à leur tête  Mme Diomande Lison Fall Johnson, Directrice Générale de l’Office National du Cinéma du Côte d’Ivoire (ONAC-CI) avait en effet rendez-vous avec représentants de la  de la chambre de l’Union des réalisateurs et auteurs marocains, de la chambre marocaine des producteurs de film et la chambre nationale des producteurs du film pour discuter des bases d’une coopération cinématographique entre les deux pays frères. Le but étant de coproduire des films qui intéresseront aussi bien le public marocain qu’ivoirien.  Dans cette perspective, Mohammed Abderrahman Tazi, Président de la Chambre Nationale des Producteurs de Films a préconisé la création d’une commission de scénaristes de la Côte d’ivoire et du Maroc afin de dénicher des thèmes de film susceptibles d’intéresser les passionnés du septième art des deux pays. Même son de cloche pour Abel Kouame, réalisateur et producteur ivoirien, qui a ajouté que cette rencontre n’est que le prélude à une collaboration renforcée dans l’avenir, ce qui représente pour son pays une occasion inouïe de se rapprocher du public cinéphile marocain. « Notre ambition est d’entamer la coproduction par des films produits au Maroc », confie-t-il.

Jusque-là, la coopération dans le domaine de la production cinématographique entre l’Office National du Cinéma du Côte d’Ivoire (ONAC-CI) et le Centre Cinématographique Marocain (CCM) se limitait à l’organisation d’une semaine du Film ivoirien au Maroc et réciproquement, d’une semaine du film marocain à la Côte d’Ivoire.   Cette dernière connaît un succès auprès des Marocains établis en Côte d’Ivoire. Le public ivoirien, lui, méconnait les acteurs marocains. De ce fait, il n’assiste pas aux films marocains projetés. Conscients de ce constat, les représentants de la profession en Côte d’Ivoire disent être disposés à promouvoir le cinéma marocain auprès des amateurs du grand écran ivoirien. « Le public ivoirien doit reconnaitre les acteurs marocains. C’est d’ailleurs le principal objectif de notre participation cette rencontre », conclut Abel Kouame.




ABDELAZIZ MAKROUM, RÉALISATEUR DU COURT MÉTRAGE « MAUVAISE FOI » « MES YEUX DEMEURENT DANS L’OBSCURITÉ MAIS MON IMAGINATION EST COLORÉE »

Abdelaziz Makroum, réalisateur du court métrage « Mauvaise Foi »  « Mes yeux demeurent dans l’obscurité mais mon imagination est colorée »

« Mes yeux demeurent dans l’obscurité mais mon imagination est colorée »

Le réalisateur du court métrage « Mauvaise Foi », Abdelaziz Makroum, ouvre son cœur au public et dévoile ses méthodes de tournage efficaces en dépit de sa malvoyance.

De l’ambition et de la volonté de se surpasser ! C’est en ces termes qu’on peut décrire, sans prétendre à l’exhaustivité, les qualités du réalisateur Abdelaziz Makroum qui a partagé avec l’assistance, lundi 19 septembre 2022 à la salle de cinéma Alcazar, les conditions du tournage de son film et comment il s’est surpassé au regard de sa spécificité de malvoyant afin de livrer une production de qualité, en l’occurrence son court métrage « Mauvaise Foi ».

Ce dernier raconte l’histoire d’un jeune marocain diplômé chômeur. En vue de travailler comme chauffeur, il s’adresse à un médiateur égyptien qui lui trouve un travail chez une famille très riche.

En réponse à une question relative au déroulement du casting, le réalisateur a clarifié qu’il a compté sur son ouïe. « J’écoute les acteurs pour choisir le meilleur. C’est le ton de la voix qui m’aide à choisir le rôle adéquat pour chaque acteur. Quant à l’actrice Amina Barakat, je la connaissais avant de perdre ma vision et quand j’ai écrit le scénario du film, j’ai remarqué dès le départ que son profil cadrait bien avec le rôle que je lui ai attribué », confie-t-il.

« Je suis aveugle. Mes yeux demeurent dans l’obscurité mais mon imagination est colorée », ajoute-t-il.

Concernant le montage de « Mauvaise Foi », Abdelazize Makroum a déclaré qu’il s’appuie pour l’accomplissement de cette mission sur son assistant personnel, Slimane Talhy.




INTERVIEW EXCLUSIVE DE NABIL AYOUCH, RÉALISATEUR DU FILM LONG MÉTRAGE « HAUT ET FORT »

Interview exclusive de Nabil Ayouch, réalisateur du film long métrage « Haut et fort »

« Je me reconnait dans chacun et chacune des personnages qu’on voit dans le film »

Anas, ancien rappeur, est engagé dans un centre culturel d’un quartier populaire de Casablanca. Encouragés par leur nouveau professeur, les jeunes vont tenter de se libérer du poids de certaines traditions pour vivre leur passion et s’exprimer à travers la culture hip hop… « Haut et fort » donne justement la parole aux jeunes pour élever haut et fort leurs voix et défendre leurs passions. Son réalisateur nous confie des détails sur le tournage de ce film.

Pour le rôle du professeur de la musique hip-hop dans votre film « Haut et fort », vous avez choisi le rappeur Anas Basbousi. Pourquoi lui en particulier ?

Tout simplement parce que ce film est né de l’observation de ce qui s’est passé dans le centre culturel « les étoiles de Sidi Moumen », de ce que j’ai pu voir et vivre là-bas pendant quelques années. Un jour, j’ai vu Anas arriver avec son idée de monter une classe de Hip-Hop, et il nous a dit qu’on peut transformer la rage et la colère en quelque chose de positif, en une énergie positive. J’ai assisté à ce cours et j’ai apprécié la manière avec laquelle il pouvait transformer ces jeunes. Cela m’a énormément touché et m’a rappelé mon enfance. Je me suis reconnu dans chacun et chacune des personnages qu’on voit dans le film. A partir de cette histoire personnelle vécue et l’observation de cette classe, il y avait là un très bon personnage de cinéma, incarné par une espèce de cobaye. L’histoire est, donc, une fiction basée et inspiré de faits réels.

Les discussions des acteurs était tellement naturelle et spontanée qu’on croirait de prime abord qu’il s’agit de discussions totalement improvisées. Comment avez-vous réussi à garder ce brin de spontanéité dans l’écriture du scénario ?

C’est un travail de mise en scène, d’écoute, de direction d’acteurs. Il faut savoir aussi laisser des marges de liberté à ses comédiennes et comédiens. Même si le scénario est écrit, il faut savoir où l’écriture commence et où il faut s’arrêter, pour leur laisser des espaces d’improvisation dans la manière de dire les choses et apporter cette touche de vérité.

Les textes de rap et de slam chantés ont-ils été réellement écrits par les acteurs ?

La structure du texte a été rédigée par Maryem Touzani et moi-même. Ensuite, les acteurs l’ont mis en mots avec leurs propres termes.




« BARDIYAT... HISTOIRE D’UNE CAVALIÈRE », UN FILM DOCUMENTAIRE DE ADIL KLEI LA MONTÉE GALOPANTE DE LA « TBOURIDA » FÉMININE

« Bardiyat... Histoire d’une cavalière », un film documentaire de Adil Klei La montée galopante de la « Tbourida » féminine

Le Festival National du Film de Tanger continue à envoûter les amateurs du cinéma documentaire, toujours au même endroit, Megarama Goya.
Organisés sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, la 22ème édition du Festival National du Film de Tanger est à son quatrième jour. Les passionnés du 7e art et notamment des longs métrages documentaires avaient rendez-vous avec « Bardiyat... Histoire d’une cavalière » de son réalisateur Adil Klei, un autre prétendant au Prix de la même catégorie. Tout en relatant l’histoire d’un groupe de jeunes femmes cavalières accrocs à la « Tbourida » et ses rituels, le film contribue à ressusciter ce patrimoine national populaire dans ses menus détails. Mais aussi les épreuves traversées par ces cavalières pour faire accepter et imposer la touche féminine dans un monde dominé par la gent masculine.
Suscitant l’intérêt des spectateurs, le film se focalise sur un groupe ou une « Serba » de femmes cavalières.
Au fil des minutes, on apprend à connaître celles-ci à travers leurs histoires qui puisent dans l’essence de cet amour idyllique pour la « Tbourida », récemment inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Le temps passe et l’on découvre cette relation intime entre les cavalières et le cheval, « qui a un esprit, des sentiments, et un caractère », « leur vie » en un seul mot.
Il en ressort aussi la volonté tenace de ces femmes de secouer et de déstabiliser les stéréotypes et les préjugés qui veulent que la Tbourida est une chasse gardée des hommes et qui demeurent enracinées dans notre société, même si elles commencent à perdre peu ou prou de leur influence.
L’aspect sensorielle du film ne pouvait passer inaperçu, puisque le réalisateur Adil Klei a misé sur le volet visuel et sonore pour créer une mosaïque intrigante afin de toucher profondément le public. Les couleurs vives et éclatantes des costumes en plus des plans de chevaux galopants en direction de la caméra semblent redonner vie aux toiles de Delacroix. Côté sonore, la musique provenant de Marrakech et les bruits ambiants plonge dans le monde du documentaire.
L’enchainement des évènements sur le grand écran s’est fait également de manière fluide, puisque l’équipe de montage du film composé de Youssef Amine Klei (fils du réalisateur), Achraf Badaoui, et Chaimae Elouardi ont réussi à faire glisser un style, certes, calculé et mesuré, mais qui laisse, néanmoins, une marge de liberté aux images pour s’exprimer d’eux-mêmes.
Somme toute, « Bardiyat... Histoire d’une cavalière » est un film qui semble d’emblée être centré sur le rituel de la « Tbourida » comme pratique populaire, mais qui, en vérité, déclare subtilement que ce rituel ancestral symbolise une manière d’être et un guide spirituel ineffable. Notamment pour les cavalières.




TABLE RONDE EN MARGE DE LA 22ÈME ÉDITION DU FESTIVAL NATIONAL DU FILM DE TANGER LE CINÉMA, JAMAIS SANS LA MUSIQUE !

Table ronde en marge de la 22ème édition du Festival national du film de Tanger Le cinéma, jamais sans la musique !

En marge de la 22ème édition du Festival National du Film de Tanger, une conférence organisée par l’Union des Réalisateurs et Auteurs Marocains, s’est tenue le lundi 19 septembre 2022, à l’Hôtel Barcelo.
Peut-on imaginer une création cinématographique sans musique qui l’accompagne ? Evidemment, non. Et ce n’est pas le cinéaste Kamal Kamal qui dire le contraire. Selon lui, la musique en est un élément essentiel et représente 30% de la force d’un film. Kamal reste convaincu que si le cinéma est le septième art, c’est parce qu’il rassemble les six autres formes d’art. Pour lui, il n’est point envisageable qu’un réalisateur ne soit pas imprégné des autres expressions artistiques. « Je ne peux pas imaginer qu’un réalisateur n’ait pas une connaissance des autres arts », enchaîne-t-il.
D’autant plus que la musique est, à elle seule, d’une grande expressivité. « Si on écoute Tchaïkovski, on va sentir une tempête dans la mer, et les violons vont recréer le mouvement des vagues », décrit le réalisateur sur un ton passionné, lui, qui est convaincu que « la musique est l’expression de l’image ».
Les notes et les mélodies qui rythment le film ne viennent pas compléter uniquement l’image mais elles permettent aussi un approfondissement de celle-ci ainsi qu’une immersion dans les états d’âmes des personnages du film.
Dans les productions marocaines, la musique n’est pas une priorité pour les réalisateurs, et sa place demeure secondaire dans les films, déplore le président de l’Union des Réalisateurs et Auteurs Marocains, Abdelilah El Jaouhari.
Dans la même lignée, l’acteur et artiste Younès Megri a regretté l’absence de plusieurs réalisateurs célèbres à cette conférence, chose qui en dit long sur le peu d’importance qu’ils accordent à la musique dans leurs productions.
Pour Fouad Souiba, la contribution narrative de la musique dans les films est une force qui s’ajoute à celle de l’image pour créer une logique narrative plus expressive. Il fait, par la même occasion, l’éloge des films du grand réalisateur et cinéaste égyptien Youssef Chahine, en attestant que la musique fut « une bible omniprésente » dans ses films.
Le compositeur de musique et auteur de livres jeunesse Joël Pellegrini, quant à lui, a comparé la musique aux couleurs d’un tableau. Le compositeur et le réalisateur devront travailler en synergie tout au long de la création du film.
Les intervenants dans cette table ronde ont été unanimes à reconnaître que la musique est une partie intégrante du film et un de ses piliers.




22ÈME ÉDITION DU FESTIVAL NATIONAL DU FILM DE TANGER LE FILM D’UNE ORGANISATION RÉUSSIE

22ème édition du Festival National du Film de Tanger Le film d’une organisation réussie

Il y aura toujours un avant et un après la 22ème édition du Festival national du Film de Tanger. Les équipes du Centre Cinématographique Marocain (CCM), et à leur tête le Directeur par intérim, M. Khalid Saidi, n’ont ménagé aucun effort et n’ont pas lésiné sur les moyens pour réussir une édition inédite à tous les étages.
A-t-on pensé une seconde aux efforts consentis pour organiser, avec succès, un événement d’envergure comme le Festival national du film de Tanger ? Comment a-t-on fait pour relever avec brio le défi logistique ou encore l’autre challenge digital ? Il est certain que très peu de gens voire même convives s’y intéressent même s’ils constatent de visu nombre d’améliorations notables. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura toujours un avant et un après la 22ème édition du Festival. Les équipes du Centre Cinématographique Marocain (CCM), et à leur tête le Directeur par intérim M. Khalid Saidi, n’ont ménagé aucun effort et n’ont pas lésiné sur les moyens pour réussir cette 22ème édition inédite à tous les étages. Au regard du nombre des films projetés en compétition, 105 au total (un chiffre en nette hausse compte tenu que c’est l’addition de deux années de production, et qui se répartissent entre trois catégories. 28 longs-métrages de fiction, 27 longs-métrages documentaires et 50 courts-métrages de fiction), il est facile d’imaginer ou de se faire une idée approximative du nombre de hôtes de cette édition. Pour être précis, ils dépassent les 1500. M. Tariq Khalami, membre du comité d’organisation nous explique que tous les films qui se sont inscrits au Festival sont projetés afin de « mettre en avant la récolte cinématographique de ces deux dernières années, qui a fleurit malgré les contraintes sanitaires ».
De là à se poser une question légitime : comment fait-on pour s’assurer du confort des invités du Festival ? C’est dire que toute une machine logistique a été mise en œuvre pour assurer l’hébergement et les navettes entre les différents hôtels où séjournent les invités et les journalistes du Festival et les différents lieux où se déroulent projections, conférences, tables-rondes et débats. Des mini-bus climatisés, toujours à l’heure, ont été mis à la disposition des participants, acteurs du monde du 7e art et journalistes. Le choix de l’hôtel et des invités qui vont y résider a été bien pensé. Il répond à une logique de zonage qui tient compte de la proximité des lieux qui abritent les activités du festival. Cela dans le but de faciliter aux invités à ces différents endroits, nous a confié Samir Ouakidi, chargé de l’hébergement et de la logistique, membre du comité d’organisation du Festival.
A dire vrai, cette task force a minutieusement veillé au bon déroulement du volet logistique. A la perfection presque !
Bonnes initiatives
Ce n’est pas tout. S’il y a une nouveauté qui n’est pas passé inaperçue, c’est bel et bien la présence remarquable des étudiants au Festival. Une décision loin d’être fortuite ou anodine. La Direction du CCM avait un objectif derrière la participation de ces jeunes enthousiastes et assoiffés de savoir. Tout d’abord, une dizaine d’étudiants de l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) ont été invités à couvrir l’intégralité des activités du Festival : projections de films, débats et tables-rondes. Même l’événement phare organisé en marge de cette 22ème édition, à savoir la Semaine du film ivoirien (18-24 septembre). Le résultat escompté par le Directeur du CCM par intérim a été atteint. Et il est digne d’être rappelé : production du Magazine officiel du Festival. Une édition quotidienne, svp ! Sans compter des reportages vidéo et des capsules spécialement dédiées aux réseaux socio-numériques. Les étudiants de l’ISIC ne sont pas les seuls à avoir exceller tout en apprenant. Les étudiants de l’Institut Supérieur des Métiers de l'Audiovisuel et du Cinéma (ISMAC), de l'Institut Spécialisé du Cinéma et de l'Audiovisuel (ISCA), et de l’Ecole Supérieur des Arts Visuels de Marrakech (ESAV), invités eux aussi pour la première fois à ce Festival, ont pris part aux différentes activités cinématographiques de cet événement de grande ampleur dans le cadre du parcours « Découvrir le Festival ». Ils ont pour mission de livrer des reportages vidéo sur les activités de ce Festival mais aussi sur la perception du festival par le public et la critique marocaine.
Aussi pédagogique soit-elle, cette initiative du CCM a permis aux étudiants de ces différents écoles et instituts sous la tutelle du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, d’enrichir leur savoir-faire et d’être en contact direct et réel avec le monde du cinéma.
Les bonnes initiatives ne se s’arrêtent pas en si bon chemin. Le Festival a introduit une nouveauté. En plus des projections et des débats, les organisateurs ont aussi programmé des tables rondes sur des thèmes d’actualité et qui touchent au plus près aux préoccupations des acteurs du 7er art marocain (« Musique de film, quelle contribution à la production cinématographique marocaine ? », « Le cinéma et la région », et « La culture cinématographique au Maroc »…). Ces rencontres représentent « un rendez-vous de réflexion collectif entre les différents acteurs du monde du cinéma », précise M. Khalami.
Une fenêtre sur l’univers du web
Autre nouveauté : la tenue de la Semaine du Film ivoirien en parallèle avec le Festival en commémoration du soixantenaire de l'établissement des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et la République de Côte d'Ivoire, mais également dans le cadre de la co-production cinématographique qui lie le CCM et l’Office National du Cinéma de Côte d'Ivoire (ONAC-CI). Cette messe cinématographique aura le mérite de permettra aux Tangérois d’assister aux films ivoiriens en projection à la salle de Cinéma Rif et aux réalisateurs marocains et ivoiriens de se retrouver en vue d’échanger.
Des nouveautés qui, malgré leur caractère novateur et inédit, ne sauraient faire de l’ombre à une première qui marque la transformation digitale de l’organisation du Festival. C’est la création d’un site web entièrement dédié au Festival (www.fnf.ma). Une tâche qui n’est pas de tout repos, nous révèle M. Ouakidi. « Ce sont les techniciens du Centre Cinématographique Marocain (CCM) qui ont développé et mis au grand jour ce site web, sans avoir à recourir aux services d’une société externe. Un travail qui a demandé beaucoup d’efforts de leur part », souligne-t-il. Petite confidence : Ce site a été conçu à la demande de M. Khalid Saidi, Directeur du Centre Cinématographique Marocain par intérim. La volonté de M. Saidi a été exaucée par l’équipe informatique du CCM qui a tenu à relever ce défi digital en interne. Source de fierté des membres de cette équipe, le site web a été créé à un mois seulement du Festival. Un temps record et une véritable prouesse ! Il est régulièrement alimenté, en temps réel, par des informations sur le déroulement du Festival.
Une fenêtre sur l’univers du web qui apporte, en sus, des informations pratiques et utiles à la fois : l’itinéraire, le programme, le catalogue, les horaires de navettes, les projections…
Une digitalisation tous azimuts
Autre nouveauté à connotation digitale ou plutôt un acquis à mettre à l’actif des organisateurs du CCM. Les invités du Festival ont reçu des cartes magnétiques contenant des codes QR. Il suffit de le scanner par le truchement d’un smart téléphone pour accéder, en une fraction de seconde, au catalogue et au programme. Une avancée majeure qui permettra, lors des éditions futures, de se passer des programmes imprimés distribués aux visiteurs. Un choix pratique, écologique et moins coûteux.
Le lot de bonnes actions de la stratégie de digitalisation tous azimuts, tracée par la Direction du CCM, n’est pas épuisé. Les badges livrés aux participants, aux invités et aux journalistes (produits également par l’équipe informatique du CCM), devant être présenté à l’entrée des salles de cinéma et des lieux réservés aux moments d’échange, permettent au comité d’organisation d’obtenir des statistiques en temps réel sur le nombre de visiteurs, les catégories d’invités et les projections les plus regardées. Cela est rendu possible, tout bonnement, en scannant les codes QR des badges.
Somme toute, le succès d’organisation de cette 22ème édition du Festival national du film (FNF) de Tanger, qui s’étend jusqu’au 24 septembre, est de tout mérite. C’est dire que le challenge a été relevé. En témoignent quelques chiffres. La salle de cinéma Roxy a accueilli, en seulement dix projections, 1700 passionnés du 7e art. La salle Megarama Goya, elle, en a reçu 450.




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